Stage de sécurité routière moto sur route avec la gendarmerie : la réalité

“Pilotage moto” : ouh lala, ça sonne bien délinquant de la route ça non ?
Oui, “pilotage moto sur route” sonne bien entendu délinquant de la route, surtout pour tout un tas de spécialistes de la sécurité routière qui n’en sont pas dans le fond et de politiciens qui n’ont jamais vu le bout d’un guidon de leur vie.
Rooohhh quand même, encore un article qui tombe dans ce genre de raccourcis et de bétises à propos de la sécurité routière française. Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour avoir du recul sur les choses, pour pouvoir les comprendre et avoir une opinion, on va donc voir si il pourrait exister un pont intelligent et utile entre les honnêtes citoyens, cible privilégiée du contrôle sanction automatisé en France et les forces de police ou de gendarmerie sur le terrain.
On laissera donc de côté la politique de sécurité routière “théorique” minable du gouvernement (enfin, sa politique d’optimisation fiscale) pour se pencher sur ce qu’est le moto sur le terrain avec des spécialistes.
Le “pilotage d’une moto”, ça signifie quoi en réalité ?
“Piloter une moto” englobe tout un tas de notions très positives dont la plus importante est : être actif et dynamique sur ce que vous faites au guidon.
Cette notion permet de comprendre l’intérêt et les atouts d’une conduite ou le pilote, qu’il roule à 40 km/h ou à 130, est pleinement impliqué dans ce qu’il fait lorsqu’il conduit. La conscience du moment présent et l’ouverture sur le monde qui nous entoure est une des clés de la sécurité sur la route, à moto mais aussi avec n’importe quel autre véhicule d’ailleurs.
Alors oui une moto ça se pilote : il faut analyser vite, comprendre, réagir, faire preuve d’instinct, décider vite … pour rester en vie. Tout ça ne tombe pas du ciel, il faut se former pour y arriver. Et manger des kilomètres :).
Matraquage vitesse et réformes du permis : une “usine” à fabriquer des touristes de la route
Quand vous discutez avec des formateurs d’auto ou moto école sur les évolutions de la conduite depuis une quinzaine d’années, nombreux sont ceux qui vous expliquent (surtout pour la moto) que les politiques combinées de matraque sur la vitesse et les évolutions du permis de conduire sont un cocktail détonant pour la fabrication de “touristes de la route”, des conducteurs passifs dans leur façon de gérer leurs véhicules, inconscients des dangers et incapables de réagir vite à des situations de danger.
Ce qui sauve vraiment les vies, c’est la formation sur le terrain, sur la route : c’est la formation à la CONDUITE de nos véhicules.
Le stage de pilotage moto de la sécurité routière (EDSR = Escadron Départemental de Sécurité Routière) c’est ça : NO BULLSHIT. On est entre motards et on progresse sur le terrain, au guidon de sa moto.
Un seul mot d’ordre (enfin deux) : regard et trajectoire de sécurité
Inscription et accueil au stage
Je ne connaissais pas du tout l’existence de ce type de stage en France et j’ai pris connaissance de la date de ce dernier en discutant avec un ami une semaine avant. Je me suis rendu sur la page Facebook de l’EDSR37 pour prendre contact avec le groupe et éventuellement m’inscrire mais sans trop d’illusions. Peu de places et nous sommes proche de la date.
Finalement je reçois une réponse rapide d’un membre de la gendarmerie qui me confirme mon inscription au stage. Cool ! Rendez-vous est donc donné sur la zone des virages NASCAR à côté du parc des expositions de Tours.
J’arrive un peu avant l’horaire officiel de début mais parmis les derniers participants. En arrivant sur l’immense zone je repère la zone parking des stagiaires et surtout le nombre impressionant de motos de gendarmerie présentes !
Je rencontre une gendarme qui m’oriente vers un collègue avec lequel je valide l’inscription (présentation du permis de conduire et validation sur la liste). Les derniers arrivants se présentent et nous nous retrouvons vers un barnum pour le début du stage.

Introduction
Un gendarme prend la parole pour nous souhaiter la bienvenue et nous explique dans les grandes lignes comment se déroulera l’après-midi. Les explications sont claires et il fait le nécessaire pour nous “mettre à l’aise” ce qui est assez positif. Il insiste sur le fait que nous sommes réunis autour de la passion pour la moto et que le but est vraiment de progresser au guidon, rien d’autre. Je trouve ça plutôt bien.
Nous aurons donc droit à :
- Une formation théorique à la trajectoire de sécurité
- Une session de pratique “plateau” : exercices basiques et un avant goût de gymkhana !
- Une session sur route, par petits groupes, encadrés par les gendarmes en moto
De la théorie avant de se lancer : comprendre la “trajectoire de sécurité”
Quand vous passez votre permis moto, on vous apprend à vous positionner simplement sur votre voie de circulation : au centre. Cela vous permet de prendre place au milieu de la voie et de vous imposer comme tout autre véhicule. Hors même en restant bien dans sa voie de circulation, il est possible d’optimiser sa position pour éviter de nombreux dangers et surtout se donner la possibilité de passer un virage avec une plus grande sécurité !
Pour comprendre la trajectoire de sécurité, on va diviser la voie de circulation sur laquelle on roule en trois bandes. Imaginez que vous suivez une voiture … les deux lignes de séparation de ces bandes sont traçées par les roues gauches et droites du véhicule devant vous. Nous appelerons ces lignes les “bandes de roulage”.
Premièrement, il faut savoir que sur une route les bandes de roulages sont des zones plus propres. Le passage répétitif des pneus y enlève beaucoup de saletés notamment les gravillons. Si vous arrivez sur une zone de travaux ou pleine de gravier, rouler dans une de ces bandes devrait vous permettre de trouver du bitume plus propre pour rester sur vos deux roues.
Mais quel intérêt pour prendre un virage ?
La trajectoire de sécurité fonctionne sur un principe simple :
- Si vous abordez un virage à GAUCHE, positionnez vous dans la bande de roulage de DROITE
- Si vous abordez un virage à DROITE, positionnez vous dans la bande de roulage de GAUCHE
En vous positionnant, dans votre voie de circulation, à l’opposé du côté du virage qui arrive, vous augmentez votre champ de vision et votre capacité à anticiper ce qui pourrait arriver : danger, objet sur la chaussée, verglas, etc …
Mais les personnes les plus à même de vous en parler sont les gendarmes eux-mêmes :
Première partie pratique du stage : maniabilité sur un parcours plateau
Les gendarmes ont préparé deux parcours de plateau identiques en terme de trajectoire, mais différents en terme de difficulté. Les cônes du second sont bien plus rapprochés …
Parcours numéro 1 : le plus “espacé”
Tout le monde se lance après quelques conseils à propos de l’importance du regard sur le premier tracé. Ca rappel quelques souvenirs d’examen du permis de conduire :).
De mon côté le parcours passe plutôt facilement, avec quelques hésitations sur la fin du parcours qui est une épreuve de GYMKHANA. J’ai un peu de mal à assimiler du premier coup la trajectoire à prendre.
Tout le monde s’en sort plutôt bien, même la Yamaha R1 et son rayon de braquage ridicule. Ensuite, je suis orienté avec d’autres sur le parcours plus difficile …
Parcours numéro 2 : trajet identique mais on ressert les cônes
Rien de nouveau sur ce parcours hormis le fait que l’erreur arrive bien plus vite avec les cônes rapprochés. La partie GYMKHANA ne pardonne pas et je mettrai un pied par terre. Je m’en sort plutôt pas mal avec mes 2 mois de permis seulement :).
Conclusion du plateau
De mon côté j’avoue ne pas retirer spécialement grand chose de cette session de plateau mais je pense pour une raison simple : j’en sors avec le permis de conduire.
En revanche je vois parmis les stagiaires des motards dont la date d’obtention du permis est bien plus éloignée que la mienne. Le parcours comprenait notamment un évitement de porte et je trouve intéressant d’avoir à se confronter à ce type d’obstacle après de nombreuses années de permis.
Utile donc.
Le moment sympa : une démo par un gendarme du parcours serré, en parlant à tout le monde, avec une seule main sur le guidon, en faisant racler les cales pieds et un arrêt “sur la béquille latérale” sans même regarder. Mouais … pas mal
Seconde partie pratique du stage : en petits groupes, sur route, encadrés par les gendarmes
La suite de la pratique durant ce stage c’est de partir sur route ouverte, par petits groupes de 4 motos, accompagnés des gendarmes. Avec mes prestations sur le plateau, je me retrouve attribué au groupe des bons, c’est à dire celui avec des grosses cylindrées (Yamaha R1 …) et des mecs ayant une dizaine d’années de pratique.
Ca va être funky, avec 2 mois de permis et un 500 GPZ qui n’a pas de couple et seulement 60 cv quand la poignée est dans le coin. Faut dire qu’à ça se rajoute le couple des FJ de la gendarmerie. Je sais pas pourquoi, je sens le truc un peu “sport” arriver …
Nous constituons le groupe, les gendarmes qui nous accompagnent sont plutôt sympas. Nous commençons à rouler et la sensation est plutôt étrange …
Quelle est cette sensation ?
Disons que vous roulez sur nationale avec devant vous le cul tout bleu d’une FJ de la gendarmerie et dans votre rétro l’image de l’avant d’une autre FJ de la même origine. Ca fait un peu drôle car habituellement quand vous avez droit à ce genre de visuel, c’est que vous avez un truc à vous reprocher niveau conduite …
“Tu passes devant et ouvre la route : on te suit”
La conduite du gendarme devant moi est sympa à regarder. C’est franc, la FJ relance bien et la trajectoire de sécurité est bien visible. Nous arrivons à un feu rouge et on me fait signe de prendre la tête.
Je m’éxécute (chef, oui chef !!) et atteint le premier gendarme qui me donne quelques consignes. Il m’indique quelle route suivre.
“Bon, tu vas ouvrir la route du groupe. Je serai derrière toi, je regarde comment tu roules et ainsi ce soir lors du debriefing nous pourrons en reparler, corriger si nécessaire. Tu roules normalement, on te suit. Vous passerez comme ça un par un.”
Et là, le feu toujours au rouge, le gendarme fait craquer la sirène + gyrophare et bloque le carrefour pour que je me lance. Je crois que je transpire un peu dans mes gants à ce moment là :).
Je prend la tête et roule en pensant à la trajectoire, mais aux limitations. Seulement nous arrivons vite derrière un lot de véhicules qui se traînent vraiment et je ne sais pas quoi faire.
Si je suis le cortège de caisseux, aucun intérêt niveau formation. Si je double, j’ai peur de “couper” notre groupe et peut être de me faire tirer les oreilles niveau vitesse.
Finalement, je réfléchis rapidement et me dit : les consignes sont de rouler propre, à moto et de bosser la trajectoire de sécurité. Je tombe deux rapports et déboite correctement pour dépasser en me disant qu’on ne pourra pas m’en vouloir d’avoir dépassé là ou je pouvais avec mon clignotant.
Beaucoup de réflexions pour pas grand chose, je regarde dans mon rétro pour voir que la FJ du gendarme prend tout le champ de vision du miroir et que le groupe a suivi. On continue donc !
La route n’est pas trop chargée en voitures et on roule bien. Je reste devant un moment avant que le gendarme ne me fasse signe pour mettre un autre stagiaire en tête de file. Nous continuons à rouler encore un moment.
Toutes les deux heures, la pause s’impose
Nous sommes déjà trois à êtres passés devant et nous faisons une pause bien méritée. Avec tout ce monde, les gendarmes, les consignes, la trajectoire de sécurité tout le monde s’en grille une avec plaisir !
Une photo de famille à ce moment là (j’ai volontairement caché les visages des gendarmes pour leur tranquilité, sans autre raison particulière !)

Le “petit train” : découverte d’une expression bien connue du roulage en groupe
Je profite de ce temps de pause pour discuter avec un gendarme des vitesses que nous avons pratiqué, parfois BIEN au dessus des limites autorisées sur nationale … et c’est là qu’il m’explique la problématique que eux connaissent bien : le “petit train”.
Quand ça roule devant à 90 km/h, derrière, le convoi doit “cravacher” pour suivre. Et le rythme devient vite infernal. Entre le couple des 1200 FJ et la puissance des motos des stagiaires j’en bave avec mon GPZ
En tout cas, c’est un moment sympa pour échanger avec les gendarmes de manière détendue et intéressante. Nous parlons un peu de leurs motos, de choses et d’autres. Il faut ensuite repartir.
Fin du roulage en groupe et retour sur la zone du stage
Nous terminons la route de la même manière et à certains moments ça roule fort. Je suis derrière et le petit train me puni à plein régime. Je dois tirer mes rapports en zone rouge à chaque fois et le GPZ tiens bon mais quelle suée ! Devant ça n’a pas l’air de rouler si vite pourtant …
Une vue de mon GPZ à côté de celle d’un de nos gendarmes “accompagnateur”.

“Bonjour monsieur, les papiers du véhicule siouplaît !”
Un apéro “soft” de fin de stage pour se retrouver
Plutôt sympa, un apéro “soft” est organisé en fin de stage pour débriefer l’après midi et échanger tranquillement ensemble. Malheureusement, je ne peux pas rester pour y participer.
Nous sommes rentrés à l’heure de la partie route mais d’autres groupes vont arriver bien plus tard. J’aurais donc le temps de parler avec mes accompagnateurs mais l’heure tourne et je dois partir quand les derniers groupes entrent sur la zone.
Conclusion de ce stage : des Hommes et de la vraie sécurité routière
La première chose qui me vient en tête pour conclure ce stage est que j’ai pu y trouver ce que j’aime dans tous les sports que j’ai pratiqué, activités dangereuses (parachutisme, montagne, …) : la transmission du savoir.
Vous pouvez passer tout le temps que vous souhaitez à regarder des infos théoriques sur internet, des vidéos de “comment poser le genou” sur Youtube, tout ça reste de la théorie et ne peut atteindre le niveau de ce qui est transmis au cours de discussions et de formations réelles. Quand vous êtes formé sur le terrain, tout le reste est transmissible : expérience, anecdotes, intonations de voix, explication de situations de peurs, etc …
La transmission passe aussi par la crédibilité, notion très importante dans le monde de l’entreprise aussi et que nos politiciens ne comprendrons jamais. Je vous parlais plus haut dans cet article – pour le plateau – de la démo faite par un gendarme du slalom avec gymkhana à une seule main.
Bim, ça pose les choses et honnêtement ensuite, quand le gendarme vous file un conseil, ça donne envie de l’écouter. Comment voulez vous aujourd’hui qu’en terme de sécurité routière la population ai envie d’écouter un premier ministre, planqué dans sa petite cage dorée sur son promontoir, vous expliquer l’ensemble de décisions stupides qu’il vient de prendre pour optimiser sa politique fiscale alors que ce crétin est à lui seul une machine à créer des chômeurs et à cultiver l’impunité pour la délinquance dans le pays ?
J’ai donc pleinement apprécié la disponibilité d’Hommes (“H” = hommes et femmes) sur le terrain, crédibles, ayant de vrais conseils utiles à transmettre.
Mon seul regret reste quand même de ne pas avoir pu participer au pot de fin de stage avec tout le monde, ça aurait été sympa de pouvoir profiter du débrief en groupe et tailler la bavette en fin de journée.
Que peut bien apporter un tel stage en une seule après-midi ?
Je vais vous donner la raison principale pour laquelle je suis encore vivant pour écrire ce message : la trajectoire de sécurité.
Un peu moins de deux mois après le stage je partais faire la grande traversée des Alpes (700 kms à travers une quinzaine de cols et la route de la bonette, route la plus haute d’Europe à 2800 m d’altitude).
Dans les Alpes et les enchaînements de virages, on a vite … très vite … tendance à se faire plaisir et à couper un peu les virages. Même si je ne suis pas fou jusqu’à aller rouler sur la voie d’en face, j’ai eu quand même souvent tendance à rouler trop au milieu au début de mon périple.
Ca peut paraître un peu “mécanique” mais à ce moment là je me répète à haute voie dans le casque de ne surtout pas couper et de rouler “trajectoire de sécurité” pour rester vivant. 700 kms de virages en deux jours c’est exigeant, fatiguant et c’est un peu trop pour être honnête.
Ce qui m’a sauvé la vie ce n’est pas de rester les yeux rivés sur mon compteur de vitesse, au contraire. Ce qui m’a sauvé, c’est bien la trajectoire de sécurité.
- Dans un virage à gauche assez serré un camping car prenait à peu près, quoi … toute la route. Je roulais plutôt bien et j’ai du relever la moto pour éviter le machin. J’étais déjà bien du côté droit grâce à mon rappel “automatique” et sans ça je pense que la seule solution aurait été le tout droit dans le muret de protection … ou le décapitage instantané en laissant le casque sur l’angle du camping car. Franchement, c’était chaud, et rouler 20 km/h moins vite n’aurait absolument rien changé.
- Dans un autre virage à gauche plus loin dans le début du verdon, surprise … deux pétasses dans une Bentley cabriolet sont en train de doubler une voiture juste avant d’entrer dans le virage (donc pour moi à la sortie). Idem, moto à relever et se mettre presque dans le bas côté avec un style “moto cross” pour essayer de passer et ça a été vraiment chaud aussi. Et sincèrement, la tentation est grande de faire demi tour pour une session “coup de casque offert gratuitement”.
Un autre travers de la conduite dans les routes de montagne est l’absence d’intersections, de ronds points, de feux. Comme il n’y en a quasiment plus, vous oubliez les dangers habituels de la route sur lesquels vous êtes tout le temps concentré (notamment en ville).
Du coup vous êtes focus sur votre trajectoire, vous enroulez, vous vous faites plaisir et c’est un vrai piège à c**. Penser trajectoire de sécurité à ce moment là m’a vraiment permis de ne pas me sentir trop excité par la conduite intense sur deux jours et 700 kms de cols de montagne.
J’ai conscience que vous vous dites à ce moment là “quel lèche cul celui là” mais sincèrement vu comment ces deux situations se sont déroulées, j’aurais pu y rester.
Un système simple mais efficace : peu d’infos, mais elles sont importantes
“Peu d’infos” n’est pas une critique, au contraire. Cela est dit dans le sens ou le stagiaire n’est pas assailli de notions à retenir lors de ce stage (que de toute façon il aurait oublié le lendemain) et que l’ensemble de l’après-midi reste concentré sur le plus important.
La trajectoire de sécurité vous l’avez compris est le point principal du stage et la pratique sera très utile surtout pour une personne ayant obtenu son permis depuis plusieurs années. Les conseils qui reviennent aussi assez souvent sur le plateau concernent la position des pieds et le maintien de la moto avec les jambes. Une notion de base au permis, mais qui s’oubli vite avec les années surtout en conduite “cool”.
La bande de roulage tracée par les roues de la voiture devant vous est une info très utile à garder en tête. Très utile pour retrouver un peu de grip lors de pluies torentielles sur autoroute ou sur des zones ou un semi-remorque semble avoir déversé son chargement de gravillons !
Sécurité routière : ce stage repousse l’écoeurement, mais pour combien de temps encore ?
La politique de sécurité rentière du gouvernement (oui vous avez bien lu, il n’y a pas de faute d’orthographe …) rempli de plus en plus son objectif : vous écoeurer et vous faire vendre vos véhicules plaisir.
Du coup ce stage c’est tout de même un pont, une connexion directe entre des mondes pas forcément faits pour se rencontrer et en toute sincérité je trouve que la recette est très bonne. Garder comme souvenir un dépassement très large des vitesses autorisées sur route ouverte en étant escorté et “coaché” par un escadron de gendarmerie est quelque chose de très sympa.
Durant ce stage on se connecte, on comprend, on progresse. Et on intéragît aussi simplement avec des Hommes et Femmes qui pour la majorité font leur métier du mieux possible.
Mais tout cela va fonctionner encore combien de temps ?
Malgré cette proximité, une véritable question persiste de mon côté : nos policiers et gendarmes dans le fond ne sont ils pas un peu quand même les complices d’une sécurité routière pompe à fric qui tourne à plein régime ?
Etre policier ou gendarme c’est dans de nombreux cas garder le silence, ne pas critiquer la politique d’un gouvernement pour laquelle on travaille. Certes …
Mais que doit-on penser quand le silence laisse fonctionner sans gêne une politique injuste, humiliante et ciblant avant tout les victimes les plus dociles à pourchasser alias “nos bons pères de famille” ? Parce que franchement, des racailles me doublant à 210 km/h sur autoroute dans des Mercedes volées j’en vois toujours plus …
L’étape suivante, c’est 80 km/h sur nos routes. Avec un fossé qui continuera de se creuser de plus en plus entre la population et les forces de l’ordre …
Nos policiers et gendarmes manquent de moyens et de considération, même de la part de la population … et bien en toute sincérité, il me semble difficile que les choses puissent d’un coup s’arranger quand nos forces de l’ordre continuent de garder le silence – et appliquer – une politique qui détruit plus de vies qu’elle n’en sauve.
Car la mort n’est pas la seule à détruire des vies. Les millions de points et d’euros injustement retirés continuent eux aussi de faire silencieusement leur office destructrice …