Le passage du plateau moto : on reste calme

Ca y est c’est le D-Day : pas celui de l’invasion de la Normandie mais juste celui du passage de mon plateau moto. Bon en terme d’importance, c’est presque la même chose … non ?
Un “détail” à ne pas oublier …
Quand on passe le permis avec l’option “code” comprise, on doit faire face à trois blocs théoriques : le code de la route, les fiches de vérification de la moto que l’on devra décrire en fonction de la piste au début du plateau et … les 12 fiches théoriques assez complètes sur lesquelles vous êtes interrogé en fin d’examen (une seule fiche que vous tirez au sort).
Avec les révisions pour le code et la création de mon projet de startup auto – moto TAKUMISTORY, je suis pas mal occupé et me concentre un peu trop sur la révision des éléments de sécurité de la moto. J’en oublie l’apprentissage des 12 fiches théoriques … à une semaine du plateau, il va falloir se bouger pour les apprendre !
Les fiches à réviser pour l’examen
Les points de vérification (en début d’examen)
Le jour de l’examen, une première session théorique se déroule au tout début de l’épreuve pour la vérification de la moto. L’examinateur tire au hasard une “piste” qui va déterminer les parcours lents et rapides. Selon cette piste, une série de questions correspondante va permettre à l’examinateur de vous interroger sur des éléments de la moto : vérifier les pneus, les freins, les suspensions, l’éclairage, …
Ces points de vérification sont assez simples à mémoriser mais à ce moment là de l’épreuve, on ne vous demande pas de broder ou d’inventer des explications farfelues. Le but est de vérifier efficacement et rapidement des points précis … utilisez donc les bons termes, adaptés à ce que vous décrivez !
Je prends pour exemple la vérification de la commande d’accélérateur. En lisant la fiche, deux critères sont importants : le jeu latéral et le bon fonctionnement quand vous la tournez.
Ce qu’il ne faut pas dire : “Bon alors on voit qu’elle bouge un peu sur les côtés donc qu’elle n’est pas bloquée, quand on l’utilise elle tourne bien. On voit que l’on a pas de point dur quand on accélère ou quand on coupe les gazs”.
Ce qu’il faut dire : “La commande d’accélérateur présente un jeu latéral et n’est pas bloquée, elle présente une bonne rotation dans son utilisation”.
Soyez clair et précis et allez à l’essentiel, no bullshit. Faites ATTENTION car si vous dérivez trop d’un sujet l’examinateur peut vous recadrer sèchement en vous indiquant que vous êtes “hors sujet” … à éviter !
Les 12 fiches théoriques (interrogation sur une fiche tirée au hasard en fin d’examen)
Les 12 fiches sur lesquelles vous pouvez être interrogé en fin d’examen (si vous avez passé avec succès les tests sur la moto …) sont assez complètes. Les quantités d’informations y sont assez “déséquilibrées” et certaines fiches ne sont pas forcément évidentes à retenir.
Mon plus simple conseil à propos de ces fiches sera donc de vous y mettre dès votre inscription au permis !! Vous aurez ainsi le temps de les lire, feuilleter, apprendre, en discuter avec des amis ou de la famille, vous faire interroger …
– Une partie des chiffres et des calculs sont présents pour le code de la route
Si comme moi vous repassez votre code de la route alors vous aurez déjà en tête une bonne partie des chiffres clés : alcoolémie (qui est la première cause de mortalité, pas la vitesse …), chiffres de la mortalité en France, calculs des vitesses en mètres par seconde, …
– Une partie des données concernent l’univers moto : des notions reviennent vite si vous êtes déjà sensibilisé à cet univers
Avec votre formation au plateau ou parce que vous avez toujours vu des motards dans votre entourage (famille, amis, …), vous retrouverez des notions que vous avez peut être déjà découvertes. Comprendre l’effet gyroscopique, les effets du contre braquage pour tourner, le matériel en moto, …
Toutes ces notions ne sont pas très complexes à assimiler et il convient en fait de bien comprendre de quoi il s’agît pour chaque thème plutôt que d’apprendre “par coeur” les contenus.
– Des notions déjà vues si vous êtes par exemple un conducteur 4 roues
Si vous possédez déjà une voiture, alors des notions comme celles sur les assurances (tiers, tous risques, …) ne vous poserons pas vraiment de problème.
– Un meilleur guidage sur les thèmes lors de l’interrogation
Depuis la réforme du permis 2013, les fiches sont abordées de cette manière : vous tirez une fiche parmi les 12 au hasard, puis vous regardez cette fiche avec les thèmes principaux qu’elle comporte. Vous n’avez donc pas à les connaitre par coeur en voyant juste le thème principal. Vous n’avez plus qu’à dérouler vos explications sur chaque point de la fiche.
Contrairement aux questions de vérification sur la moto en début d’examen, on vous demande ici de citer les points et éléments les plus importants afin de démontrer que vous avez compris le thème abordé et les points qui le constitue. Ne paniquez pas si vous ne vous souvenez plus d’un terme exact : réfléchissez à la meilleure manière de décrire ce que vous avez en tête avec vos propres mots, pour vous faire comprendre.
A ce stade l’objectif de l’examinateur est de saisir que vous savez de quoi vous parlez et que vous êtes conscients des thèmes importants qui vont vous concerner dans votre vie de motard.
Et les épreuves de conduite alors ?
Honnêtement, rien de spécial à vous dire sur ça ! La préparation est faite au plateau avec votre moniteur avant le jour-J. Dans un précédent article, je vous parlais de l’importance du choix de votre moniteur … une fois bien choisi, faites lui confiance !
Vous aurez envie d’aller vite, surtout si vous souhaitez avoir le fameux sésame pour les beaux jours. Mais si vous n’êtes pas prêt, c’est l’échec assuré pour vous. Et honnêtement, il est préférable de reprendre deux ou quatre heures de plateau “avant” le premier passage pour assurer plutôt qu’après un premier échec. Votre moniteur vous dira si vous pouvez y aller … et il y a de fortes chances pour qu’il soit le mieux à même de vous choisir la bonne date ;).
Mon examen hors circulation : passage du plateau !
Let’s go !
Nous nous retrouvons à 7h45 au centre d’examen de Lyon-Bron. Je retrouve d’autres élèves de la moto école autour d’un café et nous attendons l’arrivée de l’examinateur(trice). Nous sommes 8, un seul parmi nous est venu pour la circulation et il devra patienter pour passer après les plateaux !
L’examinatrice arrive, s’installe et nous fait défiler dans son bureau pour valider les inscriptions (numéro de permis, carte d’identité, …). A ce moment là, il est nécessaire de présenter son équipement : casque homologué et équipé des bandes réfléchissantes, blouson avec protections intégrées, gants homologués et chaussures montantes “qui vont bien”.
Ensuite, tirage au sort de la piste … une fois fait, notre moniteur part installer les parcours. Tout le monde se prépare et nous commençons à passer. L’examinatrice conserve le même ordre de passage pour chaque épreuve … je suis bien tombé et passe second à chaque fois ce qui me permet de ne pas trop “cogiter” en attendant !
Je suis appelé et commence avec les questions, rien de très difficile puis c’est le moment de déplacer la moto moteur éteint. Une formalité pour moi qui suis assez grand (1m87) mais d’autres tous petits gabarits en bavent déjà dès le début des hostilités …
Il est temps de s’asseoir sur la moto …
Le lent :
Mon tour venu, je me positionne sur la moto et j’ai la sensation horrible d’avoir 3 ans et de monter sur une moto pour la première fois de ma vie. Le stress monte vite et il est temps d’y aller. A peine lancé j’ai une sensation très bizarre au niveau de l’embrayage … le point de patinage est totalement différent de celles que j’ai conduites auparavant. Bref, c’est pas le moment de se plaindre sous le casque ! Un pied sera posé sur le passage chronométré alors que ça ne m’arrivait jamais en cours … donc dès le début c’est un B.
Le temps me semble bon et je termine le parcours sans incident, tout va bien avec le passager. Je m’arrête, regarde l’examinatrice : c’est bon !
Freinage d'urgence :
Cet exercice ne m’a jamais posé de difficultés, mais je reste concentré. Un peu de stress, bien passer la 3e avant la ligne, demi-tour avec le regard et un bon coup de première pour ensuite monter la 2 et 3 rapidement. Je me concentre sur la ligne et m’arrête sans souci avant la ligne limite. C’est un A.
Evitement :
Rester encore un peu concentré car c’est bientôt fini pour la conduite … mais ce n’est pas encore fini ^^ !! Aucun souci avec le démarrage et le slalom, demi-tour, accélération, je me positionne … et PAF la quille ! Donc c’est un C, je n’ai pas besoin d’attendre le verdict car j’ai bien senti le machin voler …
Je me présente à nouveau au départ, même chose pour le début sans souci. Une fois le demi-tour effectué … je me positionne face à la porte et ne pense qu’à une chose : le contre braquage ! Je passe la porte et m’arrête, tendu … je n’ai rien senti de spécial en passant donc ça me semble bon. Par contre mon moniteur fait la gueule … l’examinatrice me confirme que c’est bon, ouf !
J’apprendrais un peu après que c’est passé “juste juste”, j’ai frôlé les quilles. Mais bon au final c’est passé, et c’est le principal !
Les fiches :
Nous sommes 6 sur 7 à atteindre le stade des questions, un des élèves ayant échoué au freinage d’urgence.
Nous attendons à côté du bureau et sommes appelés un par un. Mon tour arrive, je tire au sort et tombe sur la fiche N°12 > stabilité et trajectoire. Tout se passe bien, j’ai la fiche en tête et déroule les points un à un.
Conclusion
Et voilà ! Le plateau est réussi … même si le permis moto n’est pas encore dans la poche, une grosse étape est franchie.
Si vous avez un bon moniteur, il vous parlera de l’importance de la préparation ok, mais surtout du fait que la gestion du stress le jour de l’examen peut vraiment tout faire déraper très vite. Et sincèrement, c’est bien vrai …
Je ne sais pas si je peux donner des conseils, mais globalement pour le jour de passage il faut appliquer des basiques pour se donner un maximum de chances.
Couchez-vous tôt et mangez bien la veille, mais aussi le matin. Levez vous un peu en avance pour avoir le temps de ne pas partir l’estomac vide. Le matin, “décidez” que votre examen se passera bien ! Obligez-vous à ne pas vous énerver en voiture par exemple sur le trajet pour y aller et donnez vous un maximum de chance d’arriver dans de bonnes conditions.
Une fois sur place, une chose m’a fait halluciner avec certains élèves qui le passait en même temps que moi : la capacité de certains à rester focalisé et décortiquer inutilement ce qui vient d’être fait.
Dans beaucoup de situations, des projets (permis moto ou autre), on parle souvent de “baby steps” pour avancer, des petits pas. Ne voyez pas le plateau comme un seul et gros bloc à vous prendre de face mais plutôt comme un ensemble de petites actions à valider l’une après l’autre.
Vous arrivez, première épreuve : questions et manipulation moteur éteint.
Ensuite, chaque épreuve de conduite. Pensez à ce que vous allez faire sur le lent, et uniquement ça ! Vous penserez au reste après, le moment venu. Vous passez le lent … c’est bon, ok c’est fait ! Donc sortez le de votre tête et ne passez pas des heures avec les autres à parler de votre pied ou de je ne sais pas quoi d’autre. Vous avez eu A ou B, c’est passé. Donc on enchaîne …
Le freinage, vous vous mettez sur l’épreuve. Ca passe ? Ok, mettez de côté et passez à la suite … évitement, concentrez-vous. C’est passé ? Alors le plus gros est fait …
Ne vous relâchez pas trop et restez lucide pour les fiches. En faisant ainsi, vous affrontez chaque épreuve “une après l’autre” au lieu de faire face à un examen global aux enjeux importants.
Dernière chose : la respiration. Pour les épreuves de conduite (lent et les deux rapides), prenez une habitude simple. Vous vous asseyez sur la moto, et juste avant de partir fermez les yeux. Vous prenez une bonne inspiration par le nez, vous soufflez lentement par la bouche … refaites le une fois si nécessaire. Cela vous aidera juste avant de démarrer à baisser votre rythme cardiaque et à partir un peu plus calme sur l’épreuve.
Une autre chose si votre épreuve se tient l’après-midi : la sieste ! De la même manière, mangez bien mais pas trop lourd le midi (évitez le grosfastfooddeporkasse) et allongez vous 15 minutes. Pas besoin de vous endormir … relâchez-vous et rechargez vous avant l’épreuve.
Cet article est un peu long mais j’espère que son contenu vous aidera à dédramatiser un peu l’épreuve et à vous dire que la préparation fait tout le boulot. Le jour venu, faites vous confiance !
Pour moi la suite, c’est la circulation alors … à bientôt !